Les lésions méniscales sont des motifs fréquents de consultation en chirurgie orthopédique. L’examen clinique est primordial pour en faire le diagnostic mais il est indispensable de confirmer ces lésions par une IRM, voir un Arthroscanner.
Les radiographies permettent de rechercher des lésions osseuses et cartilagineuses associées. Toutes ces données recueillies lors de votre consultation, nous permettront de vous proposer une prise en charge optimale.
Les ménisques sont des fibro-cartilages composés majoritairement d’eau (75%), de collagène (20%) et de protéoglycane (3%). Ils sont au nombre de deux : un externe et un interne.
Ils augmentent la congruence fémoro-tibiale et donc la stabilité du genou en permettant qu’une surface articulaire ronde (au fémur), s’articule avec une surface quasi plane (au tibia). Ils jouent aussi un rôle de prévention de l’usure cartilagineuse, d’amortisseur, et de lubrificateur. Leur usure est naturelle. Il ne faut pas s’inquiéter d’avoir des lésions méniscales à l’IRM après 40ans.
Nous différencions trois zones. Une « rouge-rouge », au contact de la capsule articulaire (en périphérie), bien vascularisée, qui peut être suturée, surtout chez le jeune. Une zone « rouge-blanche » médiane, qui est moins cicatrisable, car moins bien vascularisé. Et une zone « blanche-blanche » (en profondeur), faiblement vascularisée, et par conséquent rarement suturée.
On distingue généralement deux types de lésions : les lésions traumatiques d’apparition plus ou moins brutale surviennent généralement lors d’un traumatisme sportif ou lors d’une hyperpression du genou, par exemple lors du passage d’une position accroupie à la position debout, et les lésions dégénératives qui sont la conséquence de l’usure « normale » de l’articulation et évoluent sur plusieurs mois voire plusieurs années.
Le ménisque interne est plus souvent atteint de fait de son hyper-sollicitation quotidienne. Le ménisque externe est quant à lui moins souvent atteint. Cependant, il peut être le siège de kystes méniscaux très douloureux, palpable sous la peau.
Le kyste poplité est la conséquence d’une fragilisation de la capsule articulaire postérieure en rapport avec une fissure méniscale horizontale. Lors d’un « agression » de votre genou, du liquide synovial est sécrété par votre genou. Du fait de l’augmentation de la pression liquidienne dans l’articulation, le liquide va avoir tendance à alimenter une bourse dans le creux poplité.
L’anse de seau méniscale est une fissure verticale qui s’étend de la corne postérieure à la corne antérieure. Cette anse est le plus souvent luxée dans l’échancrure inter-condylienne et provoque des blocages en extension.
Plusieurs facteurs de risque ont été clairement identifiés :
Schématiquement, les lésions méniscales se manifestent de deux façons :
Les lésions méniscales dégénératives sont plus fréquentes car elles correspondent à une usure « normale » du genou et touchent des sujets plus âgés.
Les douleurs évoluent progressivement et sont plus ressenties comme une gêne par le patient. Le gonflement du genou n’est pas systématique.
Les lésions méniscales traumatiques touchent principalement les sujets jeunes lors d’un traumatisme du genou (sport ou accident de travail).
Les douleurs sont généralement brutales et intenses avec un gonflement du genou. Le blocage en extension de votre genou correspond à une luxation méniscale dans l’échancrure inter-condylienne (espace situé entre les ligaments croisés et le condyle fémoral). On parle alors de fissure en anse de seau.
Le principal motif de consultation des fissures méniscales est la douleur du genou. Elle peut être plus ou moins intense et apparaitre subitement ou progressivement. L’interrogatoire étudie le mécanisme lésionnel et recherche d’éventuels facteurs de risque. L’examen clinique permet de localiser l’origine de vos douleurs, de rechercher un gonflement de votre genou, un kyste dans le creux poplité. Les manœuvres dynamiques recherchent un pseudo-blocage ou des douleurs à la compression du ménisque atteint.
L’IRM (ou l’arthroscanner) confirme l’existence d’une lésion méniscale et sa localisation.
La recherche de lésions associées passe par la réalisation de radiographies standards du genou. Nous rechercherons la présence d’une arthrose du genou, de lésions ostéochondrales et de lésions ligamentaires (périphériques, ligaments croisés antérieur et postérieur).
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations en 2008 et sont consultables ci-contre. Elle préconise la conservation au maximum des ménisques et permet d’affiner les indications chirurgicales pour chaque technique opératoire.
Pour les lésions méniscales dégénératives, le traitement chirurgical est recommandé en cas de douleurs du genou, chez des sujets âgé de plus de 40ans, sans notion de traumatisme, en échec de traitement médical bien conduit depuis au moins 6 mois, avec un absence de modification du signal osseux, et en cas de lésion méniscale instable.
En cas de lésions méniscales traumatiques, le traitement chirurgical est fortement recommandé.
Lorsqu’une rupture du ligament croisé antérieur est associée à une fissure méniscale, la reconstruction du ligament croisé antérieur est indispensable en complément de la chirurgie méniscale. Pour obtenir plus d’informations sur la reconstruction ligamentaire, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous.
En cas de lésions méniscales dégénératives, les mesures hygiéno-diététiques sont indispensables. Une bonne hygiène de vie permet un gain de mobilité et une diminution des douleurs notable.
Parmi ces règles, nous retrouvons :
Le traitement médical doit débuter par un traitement antalgique de paliers 1 et 2, des anti-inflammatoires non stéroïdiens en l’absence de contre-indication, un glaçage pluriquotidien du genou et la mise au repos du membre inférieur douloureux.
En complément de ce traitement, des séances de kinésithérapie peuvent être prescrites pour diminuer les douleurs, éviter la raideur articulaire, renforcer la stabilité de votre genou et vous apprendre l’économie articulaire.
Si les douleurs persistent malgré le traitement médicamenteux et la kinésithérapie des infiltrations par corticoïdes pourront vous être proposées. Les injections d’acide hyaluronique n’ont pas d’indication en l’absence de signes arthrosiques et ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.
Une nouvelle thérapie a vu le jour depuis une dizaine d’année : les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP). Les études semblent démontrer des résultats satisfaisants mais ces infiltrations sont encore au stade de recherche scientifique et ne sont donc pas encore remboursées par la sécurité sociale.
En cas de persistance des douleurs malgré un traitement médical bien conduit pendant au moins 6 mois, la chirurgie méniscale est envisageable.
La plupart du temps, les lésions méniscales traumatiques sont traitées chirurgicalement. Deux gestes sont possibles : la réparation méniscale et la méniscectomie. Ces deux interventions sont réalisées au cours d’une arthroscopie et ont des indications spécifiques à chacune.
En attendant, votre chirurgien vous prescrira un traitement antalgique de palier 1 et 2, des anti-inflammatoires non stéroïdiens en l’absence de contre-indication. Il vous conseillera aussi de mettre votre genou au repos et de réaliser un glaçage pluriquotidien. Votre membre sera immobilisé par une attelle de genou.
Pour plus d’informations concernant la chirurgie méniscale, veuilles cliquer sur les onglets ci-dessous.
"Les lésions méniscales sont très fréquentes. Les lésions méniscales dégénératives sont généralement traitées médicalement alors que les lésions traumatiques sont très souvent chirurgicales."
Docteur Alexandre BAUD